Sécurité des logiciels sur mesure

Sécurité des logiciels sur mesure : 7 menaces et comment les prévenir

La sécurité des logiciels sur mesure est plus qu’un enjeu technique : c’est une condition essentielle à la confiance, à la performance et à la pérennité de vos outils numériques. Dans un contexte où les cyberattaques se multiplient, il est crucial d’identifier les menaces potentielles dès les premières étapes du développement.

Cet article vous présente sept risques fréquents, de l’hameçonnage aux vulnérabilités dans le code, en passant par les dépendances logicielles. Vous y découvrirez aussi des solutions concrètes et accessibles pour protéger vos applications et offrir à vos utilisateurs une expérience fiable et sécuritaire.

Le vol de mots de passe

Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, la réutilisation de mots de passe faibles ou déjà compromis demeure un problème courant. Tel que rapporté par La Presse récemment, les mots de passe les plus utilisés au Canada sont encore une fois cette année « admin » et « 123456 ». Et lorsque le même mot de passe est utilisé sur plusieurs plateformes, il peut devenir la porte d’entrée pour un attaquant, surtout si ce mot de passe se retrouve dans une fuite de données.

Pour protéger vos utilisateurs, il est essentiel d’imposer des pratiques de gestion de mots de passe robustes. Par exemple, on peut exiger une certaine complexité lors de la création du mot de passe, ou encore intégrer une vérification automatique auprès de services comme Have I Been Pwned afin de détecter les mots de passe déjà compromis.

Attention cependant : ces vérifications doivent se faire uniquement lorsque le mot de passe est temporairement disponible en clair, comme au moment de la création ou de la connexion. Il ne faut jamais stocker les mots de passe en clair dans la base de données. Utilisez plutôt un algorithme de hachage éprouvé comme bcrypt ou Argon2.

Enfin, ajoutez une couche de sécurité supplémentaire en permettant l’authentification à deux facteurs (2FA). Privilégiez les méthodes basées sur des applications (TOTP) ou par courriel, car les messages textes (SMS) sont plus vulnérables aux attaques d’interception.

Les vulnérabilités dans le code

Certaines des attaques les plus destructrices sur le web proviennent de vulnérabilités introduites directement dans le code d’une application. Des failles comme l’injection SQL ou les attaques de type XSS (Cross-Site Scripting) peuvent permettre à un attaquant d’exécuter du code malveillant, de consulter des données sensibles ou de perturber complètement l’expérience utilisateur.

Pour réduire ces risques, une première étape consiste à mettre en place des outils d’analyse statique du code. Ces outils permettent de détecter automatiquement certaines failles de sécurité avant même que l’application ne soit mise en production.

Une autre bonne pratique consiste à configurer adéquatement les en-têtes HTTP de sécurité. Par exemple, des directives comme Content-Security-Policy ou X-Content-Type-Options aident à prévenir certains comportements non sécuritaires dans le navigateur. Des outils comme Security Headers permettent de vérifier en un coup d’œil si votre application respecte ces standards.

Il est également crucial d’effectuer des revues de code rigoureuses et de sensibiliser toute l’équipe de développement aux meilleures pratiques en sécurité applicative. La collaboration entre développeurs, experts en sécurité et testeurs est essentielle pour offrir un logiciel robuste, fiable et sécuritaire.

Les attaques par déni de service distribué (DDoS)

Une attaque DDoS vise à surcharger un service en ligne en générant un trafic anormalement élevé. Résultat? Votre application devient lente, instable ou complètement inaccessible. Ce type d’attaque est de plus en plus courant, en particulier pour les services accessibles au public.

Pour s’en protéger, l’une des premières mesures à mettre en place est l’utilisation d’un réseau de distribution de contenu (CDN) combiné à un pare-feu applicatif (WAF). Ce duo permet de filtrer le trafic malveillant avant même qu’il n’atteigne votre infrastructure. Chez Exolnet, par exemple, nous pouvons vous accompagner à bâtir une architecture AWS résiliente à ce type d’attaque.

Même en dehors des attaques, le trafic provenant de robots (crawlers) peut alourdir inutilement votre système. Certains de ces robots sont inoffensifs, mais d’autres peuvent être utilisés pour extraire vos données ou entraîner des modèles d’intelligence artificielle à votre insu. Pour limiter leur impact, il est important de bien configurer le fichier robots.txt de votre site. Cela permet d’indiquer aux robots bienveillants quelles pages peuvent ou non être explorées.

Une autre bonne pratique consiste à optimiser vos pages d’erreur, comme les 404, afin qu’elles soient traitées rapidement par le serveur. Cela réduit la charge lors d’une attaque ou d’un balayage automatisé.

Se préparer aux attaques DDoS, c’est assurer une continuité de service, même dans les moments critiques.

Logiciel malveillant (malware)

Les logiciels malveillants sont conçus pour perturber, endommager ou accéder sans autorisation à un système. Dans le développement logiciel, l’un des vecteurs d’entrée les plus fréquents pour les malwares est le téléversement de fichiers. Une faille dans cette fonctionnalité peut permettre à un attaquant d’installer un programme malicieux sur votre serveur.

Pour vous en protéger, commencez par mettre en place des règles strictes de validation des fichiers téléversés. Cela comprend la vérification du type MIME, la taille du fichier et l’extension autorisée. Il est également conseillé d’examiner automatiquement tous les fichiers avec un antivirus comme ClamAV. Assurez-vous de maintenir à jour les définitions virales afin de rester protégé contre les menaces les plus récentes.

Au-delà des fichiers, un bon système de monitorage du serveur est essentiel. Des comportements inhabituels, comme une utilisation anormale du processeur ou des tentatives de connexion suspectes, peuvent révéler une infection. Par exemple, un mineur de cryptomonnaie malicieux pourrait tourner en arrière-plan et ralentir vos opérations sans que vous ne vous en rendiez compte immédiatement.

La vigilance, combinée à des outils de détection automatisée, permet de réagir rapidement avant que le logiciel malveillant n’ait le temps de causer des dommages importants.

Cadenas vert en pixels symbolisant la sécurité des logiciels sur mesure et la protection des données.

L’hameçonnage (phishing)

L’hameçonnage est une technique de fraude bien connue, mais toujours redoutablement efficace. Elle consiste à duper les utilisateurs en se faisant passer pour une entité de confiance (comme une institution bancaire, un fournisseur de services, ou même votre entreprise) afin de leur soutirer des informations sensibles, telles que des mots de passe, des numéros de carte ou des codes de vérification.

Même si les attaques ne ciblent pas directement votre application, elles peuvent compromettre la sécurité globale de votre système si un utilisateur divulgue ses accès. C’est pourquoi il est important de protéger l’image numérique de votre entreprise en empêchant que quelqu’un se fasse passer pour vous.

Pour ce faire, assurez-vous que votre domaine de courriel est bien protégé grâce aux protocoles d’authentification. Ceux-ci permettent aux serveurs de messagerie de vérifier que les courriels envoyés au nom de votre domaine proviennent réellement de vos serveurs autorisés. Les principaux mécanismes à mettre en place sont :

  • SPF (Sender Policy Framework) pour définir quels serveurs sont autorisés à envoyer des courriels en votre nom.

  • DKIM (DomainKeys Identified Mail) pour signer vos courriels numériquement et confirmer qu’ils n’ont pas été altérés.

  • DMARC (Domain Message Authentication Reporting) pour contrôler l’application de vos politiques d’authentification et recevoir des rapports sur les tentatives d’usurpation.

En configurant correctement ces trois protocoles, vous renforcez considérablement la sécurité de votre domaine et réduisez les risques de fraude ou de courriels malveillants envoyés en votre nom.

En parallèle, sensibilisez vos utilisateurs et employés aux signes d’hameçonnage. Un lien suspect, une pièce jointe inattendue ou une demande urgente de fournir des informations personnelles sont autant de signaux à prendre au sérieux.

Prévenir l’hameçonnage, c’est protéger non seulement vos utilisateurs, mais aussi la réputation de votre organisation.

Les attaques de l'intercepteur (Man-in-the-Middle)

Une attaque de type Man-in-the-Middle survient lorsqu’un attaquant intercepte la communication entre deux parties sans qu’elles s’en aperçoivent. L’objectif est souvent de capter des données sensibles comme des mots de passe, des numéros de carte ou des témoins de session. Dans les pires scénarios, l’attaquant peut même modifier les échanges ou usurper l’identité de l’un des participants.

Pour prévenir ce type d’attaque, il est impératif d’imposer le chiffrement HTTPS sur l’ensemble de vos pages, sans exception. L’activation du protocole HSTS (HTTP Strict Transport Security) renforce cette protection en obligeant les navigateurs à utiliser une connexion sécurisée, même lors de la première visite.

Les témoins de session doivent également être configurés pour être uniquement transmis sur des connexions sécurisées (Secure) et inaccessibles par JavaScript (HttpOnly). Ces mesures empêchent leur interception ou leur manipulation.

Ajoutez à cela des en-têtes de sécurité comme Content-Security-Policy, X-Frame-Options, X-XSS-Protection, X-Content-Type-Options et Referrer-Policy pour limiter les vecteurs d’attaque du côté client.

Enfin, renforcez la sécurité des sessions utilisateurs en activant une authentification à deux facteurs (2FA) et en surveillant les adresses IP inhabituelles ou les connexions multiples suspectes.

Ces couches de défense complémentaires aident à sécuriser les échanges de bout en bout et à préserver l’intégrité de vos communications.

L’oublié en sécurité des logiciels sur mesure : la chaîne de dépendances

Le développement logiciel repose largement sur des bibliothèques et des composants open source. Bien qu’ils accélèrent le développement, ces outils comportent aussi un risque : si l’un d’eux est compromis, il peut servir de porte d’entrée à une attaque sur votre application. C’est ce qu’on appelle une attaque par la chaîne de dépendances.

​​Ces dernières années, c’est le type d’attaque qu’on entend de plus en plus parler, car il cible l’écosystème plutôt que le code principal. Les organisations se concentrent sur la sécurisation de leur propre application, mais oublient souvent que chaque dépendance représente un maillon supplémentaire vulnérable. La chaîne de dépendances devient donc l’angle mort de la sécurité des logiciels sur mesure.

Pour réduire ce risque, commencez par figer les versions de vos dépendances à l’aide de fichiers de verrouillage comme package-lock.json ou composer.lock. Cela empêche l’intégration involontaire de nouvelles versions potentiellement vulnérables.

Assurez-vous de maintenir les applications que vous développez et intégrez des outils d’analyse automatisée, tels que Dependabot, Snyk ou npm audit. Ces solutions surveillent vos dépendances et vous alertent dès qu’une faille est détectée. Certaines peuvent même proposer des correctifs automatiques, réduisant ainsi le temps de réaction.

Enfin, avant d’ajouter une nouvelle bibliothèque à votre projet, prenez le temps de vérifier sa fiabilité. Consultez l’historique des mises à jour, la fréquence de maintenance et la réputation de ses auteurs. Une dépendance populaire et bien entretenue présente généralement moins de risques qu’un module obscur peu documenté.

La sécurité de votre application ne dépend pas seulement de votre propre code, mais aussi de celui que vous choisissez d’adopter. Une approche rigoureuse dans la gestion de vos dépendances contribue directement à la résilience de votre logiciel.

En résumé : la cybersécurité est un enjeu collectif

La sécurité des logiciels sur mesure n’est pas une option, mais une responsabilité partagée à chaque étape du développement. Prenez donc le temps d’évaluer la sécurité des solutions proposées afin d’éviter d’intégrer des risques dès votre appel d'offres.

À travers cet article, vous avez découvert sept menaces fréquentes auxquelles les logiciels sur mesure peuvent être exposés : le vol de mots de passe, les failles dans le code, les attaques DDoS, les logiciels malveillants, l’hameçonnage, les attaques de type Man-in-the-Middle et les vulnérabilités dans la chaîne de dépendances.

Pour chacune, des mesures préventives existent et sont à la portée de toutes les équipes. Avec un effort collectif et en misant sur une approche rigoureuse et proactive, vous pouvez offrir des solutions numériques performantes, sécuritaires et dignes de la confiance de vos utilisateurs.

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FAQ

Qu’est-ce qu’une menace à la sécurité des logiciels sur mesure ?

Une menace en matière de sécurité logicielle correspond à tout risque interne ou externe susceptible de compromettre la confidentialité, l’intégrité ou la disponibilité d’un système informatique.

Quels types de menaces peuvent affecter un logiciel ?

Les logiciels peuvent être menacés par le vol de mots de passe, des vulnérabilités dans le code, des attaques DDoS, des logiciels malveillants, l’hameçonnage, les interceptions de type Man-in-the-Middle et les failles dans la chaîne de dépendances.

Quelles sont les mesures de protection possibles pour un logiciel ?

La protection d’un logiciel repose sur une approche multicouche combinant codage sécurisé, chiffrement, vérification des dépendances, 2FA, en-têtes HTTP sécurisés, surveillance continue et gestion stricte des accès.

Comment détecter une vulnérabilité dans un logiciel sur mesure ?

Une vulnérabilité se détecte grâce aux analyses automatisées, aux revues de code, aux audits de sécurité, aux tests d’intrusion, à la surveillance en temps réel et à l’évaluation des dépendances, qui ensemble permettent d’identifier et de corriger rapidement les failles.

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